Vagues de Nuit, Vagues de Soleil
Ce ne sont pas les vagues furieuses des tempêtes d’ouest, de celles qui, s’éclatent avec panache sur nos jetées. Ce ne sont pas non plus ces rouleaux échevelés visibles par vent de terre, ni ces impressionnants murs liquides où se lovent les surfeurs de Nazaré. Rien de spectaculaire donc, seulement celles qui viennent mourir sur les plages – mais elles ne meurent jamais, elles se régénèrent sans fin ! Celles qui s’étalent sur de vastes estrans, s’insinuent en douceur entre les bancs de sable, s’infiltrent, grésillantes, dans le sable sec. Elles fluent et refluent à l’assaut du rivage, toutes occupées à gagner peu à peu le territoire qui leur est imparti par la marée du jour. Pas de rage ni de fureur donc, juste une douceur d’écume qui joue son inlassable partition.
Sous le soleil, les vagues viennent nous lécher les pieds pendant que le vent tiède nous caresse la peau. Leur contact doux et frais est une invitation à la baignade. Sous le soleil, la mer se fait amicale, elle consent à céder un peu de sa force et de son énergie. L’espace et la liberté nous grisent, la lumière nous transporte. Les vagues nous accueillent et nous accompagnent dans ce rituel de renouveau. Le ressac bienveillant rythme notre rêve éveillé.
La nuit la bande son change de nature, comme si, par son volume et sa densité, elle cherchait à compenser le déficit de vision. Le bruit des vagues se fait intense, profond, il vient de loin, du large. Parfois la lumière de la lune tente de nous rassurer et l’écume nous montre le chemin. La nuit, l’espace semble augmenté, l’horizon s’efface, les limites sont indiscernables. Le mystère nous cerne, nous baigne de ses échos. L’inquiétude parfois nous atteint, qui flue et reflue au rythme des vagues. La nuit, la mer prend ses distances et semble vouloir se guérir de toute présence humaine… on se sent presque de trop!
These are not the furious waves of western storms, those which burst with panache on our piers. Nor are they those disheveled rollers visible by land wind, nor those impressive liquid walls where the surfers of Nazaré curl up. Nothing spectacular then, only those who come to die on the beaches – but they never die, they regenerate endlessly! Those which are spread out over vast foreshores, gently insinuate themselves between the sandbanks, infiltrate, sizzling, into the dry sand. They flow and flow back to attack the shore, all occupied in gradually gaining the territory assigned to them by the day’s tide. No rage or fury therefore, just a gentle foam that plays its tireless score.
Under the sun, the waves come to lick our feet while the warm wind caresses our skin. Their soft and fresh touch is an invitation to swim. Under the sun, the sea becomes friendly, it agrees to give up a little of its strength and energy. Space and freedom intoxicate us, the light transports us. The waves welcome us and accompany us in this ritual of renewal. The benevolent undertow punctuates our waking dream.
At night the soundtrack changes in nature, as if, by its volume and density, it was trying to compensate for the lack of vision. The sound of the waves is intense, deep, it comes from afar, from the sea. Sometimes the light of the moon tries to reassure us and the foam shows us the way. At night, space seems increased, the horizon fades, the limits are indistinguishable. Mystery encircles us, bathes us in its echoes. Worry sometimes reaches us, which flows and ebbs to the rhythm of the waves. At night, the sea distances itself and seems to want to heal itself from any human presence… we almost feel like we are too much!