Jim Harrison: merci
« D’habitude, la plupart d’entre nous sommes perdus dans les effluves étouffants de notre existence, ou dans les aménagements dignes d’un zoo construits autour de notre vie comme autant de protections, fabriqués par nous-mêmes ou avec l’aide diligente de la culture. Il est très difficile de savoir quand il faut se faire la malle, prendre la poudre d’escampette, se glisser entre les barreaux de la cage ou de la prison. »
Jim Harrison – En marge.
« Je parle d’un sentiment plus proche de la notion portugaise de « saudade »; une personne, un lieu ou un sentiment de la vie irrémédiablement perdu; une ombre intime qui vous accompagne partout et qui, même si vous l’oubliez le plus souvent, peut à tout moment vous déchirer le cœur; une sentimentalité obstinée ou une violente colère à l’idée que vous n’êtes pas là où vous aimeriez être; une mélancolie irrationnelle et enfantine, née de la conviction que vous vous êtes vous-même induit en erreur et dupé, en épousant un mode de vie auquel vous n’avez jamais réussi à adhérer complètement. »
Jim Harrison – En marge.
« Je retrouvai cette étrange pensée, absente depuis des années, que presque tout le monde ignore le processus de la vision, car les gens sont fascinés par la simplicité de la photographie, alors que personne ne voit ainsi. Personne n’a une vision simultanée des choses, à moins d’y travailler d’arrache-pied. Lorsque je découvris l’œuvre de Cézanne, je fus stupéfié par la compréhension de sa vision. »
Jim Harrison – La route du retour.
Merci Jim pour tous ces récits qui nous font respirer l’air de la nature vraie et des grands espaces, qui nous prennent et nous entraînent, comme des torrents dévalant les montagnes.