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Matins de lumière… le soleil estompe les reliefs tabulaires qui se profilent à l’horizon et accentue la texture des dalles de schistes d’un noir luisant; sous chaque pas, les empreintes d’ères géologiques immémoriales. Telle une caresse de sable, un cordon de dunes d’un blanc virginal monte à l’assaut de falaises anthracite, pour ensuite se faufiler entre les parois d’un canyon majestueux.
« Gueïla » embrasée… l’acacia est le refuge attendu aux heures chaudes. Son ombre, pourtant légère et ajourée, maintient la fournaise à distance. Tout autour un silence d’avant l’homme. Plus rare, l’oasis nous comble de l’ombre dense des palmiers et d’une résurgence qui offre le luxe suprême de la fraîcheur. Calme et volupté sous la « khaïma ».
Douceur du soir… au moment où les températures deviennent agréables, une légère brise se lève, le sable révèle alors ses infinies nuances. Dans le lointain des plateaux minéraux, un vent de sable parfois. Au fond de la vallée, noyé de lumière, un oued semble reprendre vie. Les ombres des pommiers de Sodome s’allongent en étranges arachnides sur la dune.
Infini de la nuit… lové dans un creux de sable, dans l’axe de la voie lactée: Comme repères, la ceinture d’Orion au zénith, et la Grande Ourse qui tourne autour de son axe polaire. Et toutes les constellations, parfois traversées d’un bouquet de météorites. Projeté au cœur de la galaxie, les larmes au bord des yeux, on voudrait ne pas dormir pour ne rien perdre du basculement vers l’ouest de l’univers.
Dans l’ADRAR Mauritanien, quelque part entre Atar et Chinguetti…