Erg Admer
Le haut plateau du Tassili N’Ajjer ressemble à une immense architecture ruinée. Sa couleur brun-rouge n’est qu’une apparence, une mince pellicule d’oxydation qui recouvre le grès très clair qui le compose. Les millénaires et les éléments le transforment en sable qui se déplace à travers le labyrinthe des canyons et atteint la limite méridionale du massif pour former l’Erg Admer. Les dunes montent à l’assaut des citadelles de pierre, jouent avec les falaises, les cheminées rocheuses, les monolithes, avant de prendre leur essor vers le sud, tel un océan minéral, pour rejoindre le Ténéré à la frontière nigérienne.
Voguer sur cet océan, slalomer entre les rocs, marcher dans la fournaise, se rassasier des nuances du couchant, dormir à toucher les étoiles, se remplir de quiétude et de vide… c’était il y a quelques année déjà… Des sensations, des émotions, pourtant toujours aussi vives, enrichies de lectures, d’images mentales, de rêveries. Elles ont donné naissance à ces nouveaux tirages où j’ai voulu suggérer ce supplément d’âme, cette part d’onirisme, l’idée d’un univers silencieux, chaleureux, lumineux. Chaque image est une invitation à s’enfoncer dans cet espace et cette lumière, y goûter la douceur, la solitude. Donner envie de s’y perdre.
(quelques unes de ces images sont présentées en noir et blanc dans la série « Tassili ».)