Miroirs d’Altitude
Des Alpes aux Pyrénées, quelques lacs connus ou cachés qui sont autant de moments de repos et de contemplation.
Série en cours.
Des Alpes aux Pyrénées, quelques lacs connus ou cachés qui sont autant de moments de repos et de contemplation.
Série en cours.
J’y présenterai des tirages des séries « Tassilis » et « Vent de Sable ».
L’exposition sera ouverte au public (entrée libre) du 7 au 14 mars 2020,
de 9H à 12H30 et de 14H30 à 18H30.
Journée continue / samedi 7 jusqu’à 20h et vendredi 13 mars jusqu’à 19H.
Je vous invite aussi à visiter le site d’Eric Penard.
Quelque part sur littoral Atlantique, une immense plage de sable fin, des dunes, et un estuaire dont les bancs de sable sont remodelés à chaque marée… C’était lors des tempêtes « Atiyah » (8/9 décembre 2019) et « Fabien » (21/22 décembre 2019). Une série en préparation.
La « manière noire » est une méthode de gravure en creux directe sans intervention de produits mordants pour marquer le métal. A partir d’une plaque de cuivre poli, donc blanche à l’impression, on va réaliser un fin réseau de points, opération longue et complexe qui se fait avec un outil appelé « berceau ». Au final si on devait imprimer la plaque après cette opération, on obtiendrait sur le papier un noir intense et velouté. Ensuite, à l’aide d’un grattoir, on va agir sur ce fond pour faire apparaître le sujet. Chaque geste va chercher la lumière depuis le noir profond.
La « manière noire », c’est le monde de l’esprit à l’envers ou de l’envers du décor. C’est à dire qu’au fur et à mesure qu’on les fait émerger lignes et formes du fond, il faut sans cesse penser à leur influence sur le reste de la composition. La profondeur des noirs est riche et veloutée, les motifs créés se dégagent progressivement de cette nuit.
Cette série photographique en cours s’inspire de cette technique et de cette idée. Dans un premier temps l’image de départ est traduite en noir et blanc puis fortement sous-exposée de manière à laisser simplement deviner le motif sous-jacent. Ensuite, grâce aux outils logiciels dédiés, lignes et formes peuvent sortir du noir, comme si un pinceau lumineux allait chercher les éléments dont il a besoin pour en laisser d’autres dans l’ombre, en fonction de ce que l’on cherche à obtenir et exprimer, et que résume assez bien cette citation:
« Au fond de la matière pousse une végétation obscure; dans la nuit de la matière fleurissent des fleurs noires. Elles ont déjà leurs velours et la formule de leur parfum. »
Gaston Bachelard – « L’eau et les rêves » -1942
Sculpture / Architecture / Construction ( Argile, Terre cuite, Sable ) – Installation ( sable, pigments ocres ) – Photographie ( Lumières) – Tirage et Photomontage.
« Dans le creux de la main, la terre mêlée à l’eau capte et enregistre les pensées qui passent. Patiemment, elle se construit en abri. L’air lui donne une présence provisoire, fragile, puis le feu lui offre sa couleur, son évidence. La terre dure rassure, comme un moment d’existence arraché à l’oubli. Dans le sable la trace passe. La vague, le souffle du vent ou un rayon de soleil l’érode et l’efface… elle n’est même plus un souvenir. Le sable s’obstine à couler entre les doigts ; il entraîne notre regard inquiet vers le sol où finit sa chute. Sculptures ?… peut-être pas. Terre et sable associée en quelques regards circulaires, voyages immobiles et silencieux d’architectures ruinées. Le temps y mène sa ronde à son rythme. » ( catalogue CREART / Exposition La Manufacture – Nantes – 1993 )
Vestiges imaginaires, en même temps que vestiges d’une activité artistique déjà lointaine. Sorties des caisses de bois où elles ont dormi pendant plus de 25 ans, ces « sculptures / constructions » ont retrouvé la lumière pour de nouvelles prises de vue puis ont été associées par photomontage aux décors réels ou imaginaires qui les ont inspirés.
Publication en Novembre /Décembre sur « Art Limited ».
Les aléas de la géopolitique nous ont « privé de désert » depuis nombre d’années, en particulier de Sahara, plus fréquenté par les djihadistes que par les amoureux de la marche. Une frustration qui trouve un dérivatif par un retour sur des images peut-être vieilles de 10 ans, mais qui recèlent des trésors de souvenirs, de sensations et d’émotions. Découverte d’images négligées au moment du premier tirage, ou jamais exploitées pour des problèmes de qualité. Les outils dont disposent maintenant le photographe permettent des prouesses pour corriger et restaurer ces images, en particulier les images argentiques qui, après scan du négatif, peuvent être exploitées avec toutes les ressources du numérique. Le tout avec l’ambition d’imprégner ce noir et blanc de la somptueuse lumière du matin et de traduire au mieux le sable sensuel et le grès oxydé (parfois caparaçonné d’écailles minérales). Et surtout rendre compte, à ma manière, de la quiétude éprouvée en ces lieux, de la rassurante plénitude liée au fait que, quelque soit la direction où l’on porte le regard, on est assuré d’y trouver douceur et beauté.
Une autre manière de voyager… avec jubilation et ravissement!…
« TASSILIS », un album en préparation.
Profiter de l’hiver pour partir en quête de nouveaux sujets photo… hum!… le froid, les intempéries … pas toujours envie… cocooning plutôt, bien au chaud, à la lueur de ses écrans d’ordinateur, avec Mark Lanegan ou Bertrand Belin en fond sonore… En contrepartie il est toujours possible de plonger au fin fond de ses dossiers, a la recherche d’images oubliées, négligées, là où l’on conserve les raw jamais tirés pour des tas de raisons, cadrage approximatif, surexposition, profondeur de champ mal gérée, mauvais réglage, ou plus simplement désintérêt au moment de la sélection. Prendre alors de temps de les reconsidérer et d’en extraire quelques-unes pour tenter de leur donner une seconde chance.
Les premières images qui ont retenu mon attention portaient sur des roches granitiques photographiées sur les côtes bretonnes. D’où l’idée d’élargir ma recherche vers d’autres dossiers pouvant compléter cette idée d’érosion qui m’est chère depuis que je sais utiliser un appareil photo, et sans doute avant! Ma plongée s’est donc poursuivie dans les Alpes, les Pyrénées, au Portugal, en Espagne, en Grèce, dans l’Atlas, au Sahara et dans diverses îles atlantiques.
Une fois les fichiers regroupés, restait un énorme travail de post-production pour réparer, modifier, valoriser. Nos outils numériques peuvent faire des miracles si on prend le temps de les apprivoiser et d’y consacrer du temps. Au départ une intention d’unité pour constituer une série: le noir et blanc et un format carré (mais à l’usage, certaines images se sont imposées en 4/3 ou 2/3). Mais aussi, au-delà de l’amélioration, une grande liberté d’interprétation, voire une part d’imaginaire née du souvenir de ces contrées minérales, de leurs histoires récentes ou millénaires.
Cette série « Erosions » est en cours d’élaboration. Elle sera probablement visible ici plus tard, après quelques passages sur blogs photo et autres plateformes de publication.
Du sentier menant au sommet du Pico Ruivo (point culminant de l’île de Madère), dans une zone dévastée par un incendie l’année précédente. Sur ces pentes, une érosion intense a ensuite mis à nu tout le système racinaire de cette forêt, lui donnant un aspect inédit.
Tout autour du Pic du Midi d’Ossau, myriade de lacs miroirs.
Le regard s’inverse, plonge en altitude et se perd en surface,
au fil des algues iridescentes…
Le soir c’est mieux! Quand on commence à respirer après une journée de canicule, comme en ce mois d’août, c’est parfait! L’appareil photo est déjà fixé au pied, très lourd, et la télécommande est dans la poche. Reste à choisir un petit segment de la côte proche, de préférence à marée haute, sauf pour certains motifs repérés à l’avance qui nécessitent une autre amplitude. Le temps de choisir un premier sujet et de chercher le meilleur point de vue, le soleil vient de disparaître. Les prises de vue peuvent commencer avec des poses d’une petite poignée de secondes. Au fil du temps et des déplacements, la lumière diminue très vite et on arrive en peu de temps à des poses de 30 secondes. Et même si parfois la récolte est médiocre (ça arrive), on a toujours passé un excellent moment au bord de l’Atlantique. Mais pourquoi la pose longue est-elle toujours aussi séduisante (au point que certains photographes en font leur unique mode d’expression)? Est-ce pour cette capacité que possède l’appareil photo de rendre visible le temps à travers les fluides, et que notre oeil n’a pas? Où sommes-nous à ce point avides de douceur?