Les ‘Montagnes Blanches » se situent à l’ouest de la Crète, au sud de La Canée. C’est un paysage lunaire, un désert d’altitude. Pas de route ou autre aménagement humain, seules quelques pistes de poussière mènent au pied des premiers reliefs, ensuite il faut marcher. Pas de construction ni d’autre activité puisque l’eau s’infiltre immédiatement dans le sol et la végétation est totalement absente. Le calcaire dominant, mais aussi le granit et la dolomie lui donnent cet aspect crayeux, visible de très loin. Un simple coup d’œil et une promenade virtuelle sur G. Earth  permet de constater à que point ce lieu est différent de l’idée que l’on se fait de la montagne sous nos latitudes. En même temps on peut constater que le nom de « Montagnes Blanches » n’est pas usurpé.

La marche y est facile et dépaysante, les différents sommets sont accessibles sans difficulté majeure. Plus de cinquante pics appelés Sori, rappelant des cônes, dépassent une altitude de 2 000 m. Les dolines, évoquant des cônes renversés, sont formées au pied des Sori. Ce paysage envoûtant est une formation géologique unique dans tout l’hémisphère Nord.

Évoluer dans ce monde minéral donne une impression d’espace et de liberté grisante. En ces jours d’octobre la température y était clémente et l’atmosphère pleine de douceur. De nombreux nuages filaient à grande vitesse, accrochant les sommets, s’attardant dans les creux, poussés par un vent de sud. Par les trouées de cette couverture nuageuse, le soleil projetait au sol des taches de lumières qui, en se déplaçant, modelaient le relief dans un renouvellement constant et rapide.

Et du sommet du Mont Pachnès (2453m), on ne peut que s’attarder et se remplir du spectacle… contempler les nuées jouant avec les creux du relief, se déchirer sur les crêtes, deviner les infinis de la mer de Lybie au sud, ou de la Méditerranée au sud.

Un régal pour le marcheur… et pour le photographe.