Terra Incognita / Horizons
TERRA INCOGNITA / HORIZONS
Arpenté à pied durant une ou deux semaines, le désert donne un sentiment d’espace, de liberté et de douceur. Il comble tout rêveur venu faire le plein de sensations, d’émotions et d’images. On dort à la belle étoile, on n’apporte rien, on ne laisse rien, en dehors de la trace de ses pas que le vent fera disparaître
Observés du hublot d’un avion à l’aller ou au retour, ces parcours semblent infimes par rapport aux immensités qui se déroulent sous nos yeux. On est saisi de vertige à la vue de ces contrées sans limites où se distinguent nettement le maillage des dunes, les ramifications des oueds, les plaines rocailleuses des regs, les vagues de sable des ergs, les reliefs tabulaires, les pitons rocheux.
Certes, sur ces immenses territoires, il y a bien quelques routes ou pistes de poussière, quelques caravanes ou autre traces d’activités traditionnelles mais à cette distance, il est rare de les repérer. L’impression globale est de voir se dérouler sous nos yeux d’immenses terres inconnues, à la fois proches car on en a goûté tous les ingrédients, et aussi lointaines que la surface d’une autre planète. Le spectacle devient sublime lorsqu’à certaines heures du couchant ou du levant, on croit deviner au loin la rotondité de la terre, une tempête de sable, un ciel étoilé, une lune pleine. On se prend à rêver d’une planète préservée, de mondes nouveaux à explorer, avec tout le respect qui s’impose.
Cette série a été nourrie à la fois de ces souvenirs toujours vivaces et de ces songes de quiétude et de minéralité. Elle propose une méharée inédite, sinuant entre réalité et mirages.
TERRA INCOGNITA / HORIZONS
Explored on foot for one or two weeks, the desert gives a feeling of space, freedom and softness. It fills any dreamer who comes to fill up on sensations, emotions and images. We sleep under the stars, we don’t bring anything, we don’t leave anything, apart from the footprints that the wind will make disappear
Observed from the window of an airplane on the outward or return journey, these journeys seem tiny compared to the immensities that unfold before our eyes. One is seized with vertigo at the sight of these limitless regions where the network of dunes, the ramifications of the wadis, the rocky plains of the regs, the waves of sand of the ergs, the tabular reliefs, the rocky peaks are clearly distinguished.
Admittedly, on these immense territories, there are indeed a few dirt roads or tracks, a few caravans or other traces of traditional activities, but at this distance, it is rare to spot them. The overall impression is to see unfold before our eyes immense unknown lands, both close because we have tasted all the ingredients, and as far away as the surface of another planet. The spectacle becomes sublime when, at certain hours of the sunset or the sunrise, you believe you can guess in the distance the roundness of the earth, a sandstorm, a starry sky, a full moon. We begin to dream of a preserved planet, of new worlds to explore, with all due respect.
This series was nourished both by these still vivid memories and by these dreams of tranquility and minerality. It offers an unprecedented « meharée », winding between reality and mirages.