Terra Incognita / Terres d’Ombres
TERRA INCOGNITA / TERRES D’OMBRES
A force d’explorer ces terres inconnues, Il fallait bien qu’un jour ou l’autre j’arrive dans ces contrées reculées où la griserie des espaces vierges se heurte au mur des ténèbres.
Ce territoire où la nature accueillante se retourne comme un gant pour révéler sa face cachée. Il reflète alors notre part d’ombre, nous laissant sur un fil entre élan vital et résignation face à un devenir écrit d’avance. Dans ses replis secrets se dissimulent les peurs d’enfant surgies d’un passé lointain, les incertitudes du présent, les angoisses de l’avenir. Et dans les creux les plus obscurs, les tourments dont on a longtemps cherché à se défaire. On y évolue avec incertitude et inquiétude, en cherchant un moyen d’évasion, une porte de sortie vers la lumière.
Le monde essentiellement minéral qui le constitue semble rongé par les vapeurs issues des profondeurs. Un labyrinthe de ténèbres qui attirent et repoussent, qui invitent à fuir ou à s’y perdre.
Mais dans ce monde qui s’éteint, le feu couve encore sous la cendre. Il suffirait qu’un rayon de soleil déchire les nuées pour que le minéral retrouve couleur et chaleur, pour que s’estompe la tragédie.
A moins que les ténèbres ne gagnent en densité pour mieux cacher les pièges destinés à nous faire passer de l’autre côté du miroir.
TERRA INCOGNITA / LANDS OF SHADOWS
By dint of exploring these unknown lands, one day or another I had to arrive in these remote regions where the exhilaration of virgin spaces collides with the wall of darkness.
This territory where welcoming nature turns around like a glove to reveal its hidden face. It then reflects our dark side, leaving us on a thread between vital momentum and resignation in the face of a future written in advance. In its secret recesses are concealed the fears of children emerging from a distant past, the uncertainties of the present, the anxieties of the future. And in the darkest hollows, the torments that we have long sought to get rid of. We evolve there with uncertainty and concern, seeking a means of escape, a way out towards the light.
The essentially mineral world that constitutes it seems corroded by the vapors coming from the depths. A labyrinth of darkness which attracts and repels, which invites us to flee or to get lost in it.
But in this dying world, the fire still smolders under the ashes. It would be enough for a ray of sunlight to tear the clouds for the mineral to regain color and warmth, for the tragedy to fade.
Unless the darkness gains in density to better hide the traps intended to lead us to the other side of the mirror.